Cet article est dédié à la mémoire du capitaine Baptiste Chirié et du lieutenant Audrey Michelon de la base aérienne 133 de Nancy, tous deux disparus à bord de leur Mirage 2000D au dessus du Jura le 12 janvier 2019.
A l’occasion des deux articles « Et voilà les Français » nous avions pu préciser la position de la France dans la région ( https://vinageoblog.wordpress.com/2017/05/20/poudrieres-en-mer-de-chine-x-et-voila-les-francais/) et procéder à une analyse concrète des moyens dont elle disposait pour soutenir ces positions par l’étude de cas ayant pour sujet la mission Jeanne D’Arc (https://vinageoblog.wordpress.com/2018/06/17/actualite-poudrieres-en-mer-de-chine-x-ii-et-voila-les-francais-partie-2-la-mission-jeanne-darc-a-ho-chi-minh-ville-et-le-dialogue-shangri-la-2018/).
Dans le prolongement et en complément de ces développements, le texte d’aujourd’hui se veut être une analyse de la mission PEGASE (soit Projection d’un dispositif aérien d’EnverGure en Asie du Sud-Est) consistant, comme son nom l’indique, en une tournée régionale de l’armée de l’air, ce qui permettra d’aborder en détail le rôle de l’industrie française de l’armement concernant la ligne géopolitique défendue par Paris.
A des fins de clarté, ladite analyse présentera d’abord les détails de la mission en elle-même pour ensuite revenir sur la vision et les intérêts français dans la zone pour terminer par les développements concernant le secteur de l’armement.
La mission PEGASE.
Le 26 août 2018 fut le témoin d’un événement historique : pour la première fois depuis 64 ans, des avions militaires français se sont posés sur le sol vietnamien. L’accueil des officiers de la brigade 918 (escadron de transport) et 935 (escadron de chasse) ainsi que du président du comité populaire de la ville d’Hanoï est chaleureux.
Il faut dire que 2018 marque le 45èmeanniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre Paris et Hanoï ainsi que les 5 ans de leur partenariat stratégique incluant, entre autres, une coopération militaire poussée.
Quelques jours auparavant, la mission dite PÉGASE participait à l’exercice militaire commun Pitch Black organisé par la Royal Australian Air Force entre le 27 juillet et le 17 aout 2018 à Darwin (Territoire du Nord) et réunissant 140 appareils issus d’une quinzaine de nations. A noter que le Général Charaix, responsable de la mission, a indiqué que Canberra s’était fait insistante sur le devoir de la France de participer à cet exercice lors de la conférence de presse tenue avant le départ[1].
L’escadre française était composée de 3 Rafales, d’un A400 M Atlas (cargo militaire), d’un C-135 FR (ravitailleur) ainsi que d’un Airbus A310 (transport civil) pour un total de 120 aviateurs, commando-fusiliers et personnel divers.
Le convoyage de retour passa, outre le Vietnam (du 26 au 29 août), par l’Indonésie (19-24 août), la Malaisie (24-26 août), Singapour (29 août – 1erseptembre) puis l’Inde (1er– 4septembre) avant de rejoindre la base aérienne 125 d’Istres le 6 décembre 2018.
Les principaux buts de cette opération étaient les suivants :
- Maintenir en condition opérationnelle les aviateurs pour se déployer partout dans le monde.
- Renforcer la présence française dans cette zone d’intérêt stratégique.
- Valoriser les capacités aériennes de projection de la France ainsi que la technologie et l’industrie aéronautique.
- Approfondir les relations de coopération avec les puissances sur place.
Des objectifs servant la vision asiatique promue par le Quai d’Orsay.
La France sur une ligne de « contre-intimidation[2] » pragmatique face à la montée en puissance de la Chine.
Si vous vous souvenez des articles précédents consacrés au même thème, vous savez que, depuis la rétrocession de Honk Kong à la Chine en 1999, la France se trouve être la dernière puissance européenne militairement présente en permanence dans l’Océan Indien et Pacifique avec environ 7000 soldats répartis entre Djibouti et la Polynésie Française. Par ailleurs le pays est à la tête de la seconde Zone Economique Exclusive au monde en termes de superficie[3].
Cet état de fait, couplé au pivot asiatique des Etats Unis de l’ère Obama devant la montée en puissance de la Chine, que semble poursuivre la politique commerciale de Trump à l’égard de Pékin, et à la remise en cause du système de San Francisco (c’est à dire de l’ordre régional dans le Pacifique)[4], a poussé la diplomatie française à renforcer sa présence dans la zone, d’où notamment l’envoi de la mission Jeanne d’Arc dans le secteur chaque année depuis 2015.
L’inflexion de la politique française vers cette zone est largement due au sinologue Pierre Jean-Ortiz, le « monsieur Asie » de François Hollande[5]. Le changement de président et de gouvernement n’a pas sensiblement impacté cette tendance : la France est aussi une puissance asiatique de par sa présence dans l’espace indo-pacifique.
En effet en plus du maintien de Jean-Yves le Driand au poste de ministère des Affaires Etrangères, le discours du 3 juin de Florence Parly, ministre des Armées, lors du Dialogue de Sangri-la 2018 ( « Je suis enchantée d’être ici, car cette région est notre chez-nous à nous aussi. Il est bon de rappeler que la France a neuf millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive dans l’espace indo-pacifique, qu’un million et demi de citoyens vivent dans nos territoires d’outre-mer, ainsi que 200 000 expatriés, divers contingents militaires permanents et des intérêts économiques vitaux. ») et celui d’Emmanuel Macron à Nouméa le 5 mai 2018 reprend les perspectives du quinquennat Hollande (« Il y a un axe Paris – New Delhi – Canberra, mais cet axe-là se prolonge de Papeete à Nouméa. Et à travers tous nos territoires, c’est celui qui nous permettra de construire sur le plan géopolitique la neutralité de cet espace indo-pacifique ; c’est celui qui, de la Corne de l’Afrique aux Amériques, nous permettra de participer avec nos alliés à ces grands équilibres et d’assurer la liberté de circulation dans les mers, la liberté de circulation dans les airs et les équilibres indispensables à cette région du globe. »).
Ajoutons ici que le premier ministre Edouard Phillipe est également sensible à la politique étrangère française dans cette partie du monde en tant qu’ex-maire du Havre, ville portuaire qui accueillit à cinq reprises la convention d’affaires Chine-Europe, un événement très prisé par les entreprises chinoises intéressées par le marché européen. Le chef du gouvernement se rendit ainsi plusieurs fois en Chine dans ce cadre[6].
Ainsi, la position française depuis 2012 est la suivante : dans le contexte de « provocation calibrée » de la part de Pékin (en recourant parfois à la force) en Mer de Chine afin de créer un fait accompli quant à sa souveraineté[7], la France se doit de protéger ses intérêts et d’honorer ses alliances (c’est à dire défendre la liberté de circulation comme régie par le traité de Montego Bay[8]) en opérant dans l’espace qui n’est pas soumis aux interférences chinoises. Pour reprendre les mots du Président de la République, toujours lors de son discours à Nouméa : « Dans cette région du globe, la Chine est en train de construire son hégémonie pas à pas. Il ne s’agit pas de soulever les peurs, mais de regarder la réalité : elle est faite d’opportunités. La Chine doit être un partenaire pour cette région et plus largement. Si nous ne nous organisons pas, ce sera quand même bientôt une hégémonie qui réduira nos libertés, nos opportunités, et que nous subirons. »
Cette vision teintée de pragmatisme trouva une matérialisation directe durant la mission PEGASE. En effet, au cours de son étape en Malaisie, l’armée de l’air avait proposé d’approcher les espaces aériens revendiqués par Pékin afin de montrer la volonté française de se déplacer librement. La décision resta en suspens jusqu’au dernier moment à l’Elysée mais la proposition fut repoussée devant les protestations des diplomates chinois auprès de l’ambassade de France à Pékin et du ministère des Affaires Etrangères, enjoignant à la France de ne pas jouer « les supplétifs anglo-saxon »[9].
Elle vise également à poser les bases conceptuelles d’un rapprochement avec les principaux partenaires de Paris en matière de défense : le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Le premier article consacré à la position française en mer de Chine faisait déjà état de la très peu probable émergence d’une force armée européenne quand bien même il s’agirait du futur de l’ordre mondial reposant sur le droit international, aussi j’y renvoie le lecteur intéressé (https://vinageoblog.wordpress.com/2017/05/20/poudrieres-en-mer-de-chine-x-et-voila-les-francais/). S’agissant des britanniques, rappelons ici que le traité de Lancaster House de 2010 sert de base à l’alliance des deux premières puissances militaires d’Europe et que l’accueil chaleureux des hélicoptères de combat anglais sur les vaisseaux français des éditions 2017 et 2018 de la mission Jeanne d’Arc pourrait à terme former un corps expéditionnaire à même de se déployer rapidement et efficacement[10].

Enfin, cette position permet de diluer la rivalité Pékin/Washington dans la région et de tirer parti du caractère multipolaire du monde actuel pour créer de nouvelles alliances et gagner en influence sur le marché mondial de l’armement. Le meilleur exemple reste sans doute ici le partenariat franco-indien en matière de défense. Notons par ailleurs que cela permet également à Paris de ne pas s’aliéner définitivement la Chine, profitant même du fait que celle-ci soit au prise avec la politique commerciale de Donald Trump pour obtenir des concessions de la part de la chancellerie chinoise[11].
Une fois ces éléments en tête, tâchons de comprendre l’influence et le rôle des groupes français producteurs d’armements au service de cette vision.
Industrie de la défense et prétentions françaises en Asie.
Nous avions déjà parlé en détail des options de la France quant au déploiement de troupes et à ses capacités d’intervention mais la partie concernant les autres moyens d’influences ne fut qu’effleurée.
Or le « retour au bercail » de la mission PEGASE en décembre dernier nous fournit une occasion d’aborder en détail le rôle de l’industrie française en matière de défense dans la prise de position française en Asie-Pacifique.
Si les considérations géopolitiques énoncées précédemment servent de justification à la position de la France en Asie du Sud Est, le savoir-faire français en matière d’armement de pointe lui permet de se donner les moyens de ses ambitions, et ce d’autant plus que cette partie du monde jouit d’une croissance rapide (6,5% en moyenne pour « l’Asie émergente » c’est à dire les pays de l’ASEAN, la Chine, l’Inde[12]) à même de remplir le carnet de commande des entreprises hexagonales.
Il s’agit de se pré-positionner sur des marchés porteurs à long terme et, si possible, dans des pays qui ne sont pas des alliés proches de Pékin ou de Washington et avec lesquels la balance commerciale française est déficitaire. Par le recoupement de ces divers éléments on retrouve l’ensemble des pays visités pas la mission PEGASE (Inde, Singapour, Indonésie, Malaisie, Vietnam)[13].
On l’aura compris, il s’agit d’une stratégie à long terme qui se déploie en deux temps. D’abord l’action de l’Etat permet un pré-positionnement sur le marché. Outre la mission de démonstration en elle-même, on peut citer ici le fait que la France est le second pourvoyeur d’Aides Publiques au Développement (APD) au Vietnam (derrière le Japon), ou la coopération publique dans le secteur des transports, de l’énergie et de la mer avec l’Indonésie ou bien encore la mission humanitaire menée par l’armée de l’air dans le cadre de PEGASE en Malaisie et permettant de porter secours à la population[14].
Ce sont ensuite les industriels qui prennent le relais afin de régler les détails concrets qui ne sont plus du ressort des militaires ou des diplomates (montants, conditions de livraison, détails divers mais aussi les « petits à-côtés » qu’impliquent ce genre de contrat stratégique notamment en termes d’infrastructures, de formation, de transfert de technologies …).
En général, bien que se défendant d’être des agents commerciaux, ce sont les pilotes et leur retour d’expérience en exercice et lors des opérations sur le terrain qui s’avèrent décisifs, les armées partenaires et l’armée française elle-même considérant qu’ils sont les mieux à même de parler de l’appareil[15].« Les meilleurs commerciaux, ce sont les pilotes »renchérit un attaché militaire d’une ambassade de la région[16].

On notera également le fait que le choix du Général de corps aérien Patrick Charaix n’est pas innocent en ce que, en plus d’afficher une carrière militaire de haute volée (ancien patron des forces aériennes stratégiques, chargés de la dissuasion nucléaire), il se trouve être un fin communicant et un partisan d’une ligne géopolitique forte en Asie.
Il s’agit à terme de pousser la collaboration avec ces pays aussi loin que possible en gardant Singapour en modèle. En effet, la Cité-Etat, partenaire militaire de la France depuis près de 20 ans, assure la formation de ses pilotes sur la base militaire 110 située à Cazaux (Gironde) et se plaçait en 3èmeposition des excédents commerciaux français en 2016 (+4 milliards de dollars), notamment grâce à l’aéronautique civil (vente d’Airbus) et à l’armement (8èmeplus gros acheteur de matériel français)[17].
Notons au passage que la Malaisie et l’Indonésie se classe respectivement 15èmeet 11èmeau classement des achats d’armes hexagonales, le premier pays dudit classement étant l’Inde[18].

Il est ici nécessaire de s’arrêter sur le cas des relations franco-indiennes en matière de défense du fait que celles-ci permettent d’aborder deux points essentiels quant à la compréhension de l’action française dans la région.
D’abord, les 20 ans de partenariats stratégiques militaires entre Paris et New Dehli rendent compte de l’avantage certain dont dispose les constructeurs français du fait même de la structure du marché international de l’aéronautique militaire. En effet, peu de pays sont à même de produire des chasseurs-bombardiers de 5èmegénération performants et la situation actuelle montre une répartition des parts de marché telle que ce sont les deux « grands » de la guerre froide qui, par l’entremise d’une histoire commune, de la « tyrannie de la géographie » ou d’intérêts directs, se taillent la part du lion (voir carte ci dessous). Ainsi, l’émergence d’un monde multipolaire voit plusieurs puissances régionales vouloir diversifier leurs approvisionnements en armement afin d’échapper aux pressions politiques qu’ils impliquent, Moscou comme Washington étant connus pour s’immiscer dans les affaires intérieures de leurs partenaires, alliés ou de leurs état-clients[19]. De ce fait, Paris peut aborder ses partenaires avec une position relativement neutre et ce d’autant plus que les avions Dassault (Mirage, Rafale) sont au moins égaux si ce n’est supérieurs à leur concurrent direct (les F-16, F-22, F-35 américains et les Mig ou Soukhoï russes) et surclassent complètement les aéronefs produits dans d’autres pays (le Gripen suédois fabriqué par SAAB ; les J-10, J-15, J-20 chinois, le Tornado britannique, etc…). L’Inde et la région du Sud-Est Asiatique, particulièrement concernées par l’opposition entre le bloc emmené par Washington (Japon, Corée du Sud, Australie, etc…) et les forces du traité de Shangaï (Chine, Russie et leurs états-clients et alliés), constituent dès lors des partenaires privilégiés pour l’industrie française[20].
Ensuite, les tensions agitant l’espace indo-pacifique (notamment en mer de Chine), le vieillissement des arsenaux de la région et le formidable décollage économique des pays de la zone créent un marché plus porteur que jamais pour les fabricants d’armes du monde entier et génère une compétition acharnée : aux Américains, Russes et Chinois déjà bien implantés s’ajoutent d’autres pays d’Europe (Allemagne, Royaume-Uni, Belgique), les Israéliens ou encore les Sud-Coréens[21]. Pour « faciliter » les transactions, beaucoup n’hésite pas à recourir aux « petits cadeaux » (argent liquide, avantage en nature, services…) et ce d’autant plus que la nature même de ce type (très souvent entre experts techniques, militaires et diplomates en comité restreint et peu contraint de rendre des comptes) de contrat favorise les avantages et intérêts personnels et que dans beaucoup de pays de la zone les militaires disposent d’une grande marge de manœuvre voir d’une immunité pénale relative[22]. S’agissant de la France, la vente des 36 Rafales à l’Inde est emblématique de cette situation et, même si la mission PEGASE dut se faire discrète lors de son passage en Inde, les liens entre les armées subsistèrent et devraient continuer à prospérer[23]. Les intérêts industriels (lors des discussions à l’Assemblée Nationale concernant la Loi sur l’armement, les principaux acteurs du secteur comme Dassault, Thalès, Naval Group ou Renault Truck Defense avaient expliqué qu’une part d’export de 40 à 60% était nécessaire à l’équilibre financier de leur entreprise[24]) et diplomatiques (indépendance vis-à-vis de Washington) d’une part et les intérêts stratégiques d’autre part maintiennent une zone de flou entre lobbying/diplomatie et corruption qui ne devrait pas disparaître à l’avenir aux vues du contexte géostratégique.
En guise de conclusion :
Au terme de nos développements, il semble possible de conclure que les objectifs de la mission PEGASE sont atteints, même s’il faudra certainement attendre quelque peu pour en voir les résultats concrets.
Reste maintenant à savoir à quel point l’armée française et les fournisseurs d’armes sont capables de percer dans la zone afin de défendre la ligne géopolitique soutenue par le ministère des Affaires Etrangères. Si la mission PEGASE montre une certaine cohérence sur ce point et que l’aspect « publicité/communication » a fonctionné, il n’en reste pas moins que la France reste un challenger sur ce marché à propos duquel elle ne sait finalement que peu de chose comparée à d’autres concurrents et souffre d’un relatif isolement au niveau européen.
Dans le cas où l’opposition entre les Etats-Unis et la Chine devait se détériorer et forcer les pays de l’ASEAN ou d’Asie du Sud à prendre position, il semble cependant clair que la France se trouverait dans les meilleures dispositions pour faire des affaires et ainsi renforcer sa position dans ces régions du monde.
[1]https://www.youtube.com/watch?v=qui7kLDPAzk
[2]https://www.scmp.com/news/china/diplomacy-defence/article/2157702/how-french-militarys-political-messengers-are
[3]https://vinageoblog.wordpress.com/2017/05/20/poudrieres-en-mer-de-chine-x-et-voila-les-francais/
[4]https://vinageoblog.wordpress.com/2018/06/17/actualite-poudrieres-en-mer-de-chine-x-ii-et-voila-les-francais-partie-2-la-mission-jeanne-darc-a-ho-chi-minh-ville-et-le-dialogue-shangri-la-2018/
[5]https://asialyst.com/fr/2017/05/18/hollande-macron-quelle-politique-pour-france-asie/
[7]https://vinageoblog.wordpress.com/2016/07/17/poudrieres-en-mdc-vi-la-strategie-militaire-chinoise-en-mer-de-chine-lempire-du-milieu-repond-a-lappel-du-large/
[8]https://vinageoblog.wordpress.com/2016/07/17/poudrieres-en-mdc-iii-le-difficile-contexte-de-merittorialisation-la-convention-de-montego-bay/
[9]https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/MIELCAREK/59355
[10]https://vinageoblog.wordpress.com/2018/06/17/actualite-poudrieres-en-mer-de-chine-x-ii-et-voila-les-francais-partie-2-la-mission-jeanne-darc-a-ho-chi-minh-ville-et-le-dialogue-shangri-la-2018/).
[11]https://www.scmp.com/news/china/diplomacy-defence/article/2157702/how-french-militarys-political-messengers-are
[12]https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/MIELCAREK/59355
[15]https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/MIELCAREK/59354
[17]https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/MIELCAREK/59355
[19]https://infoguerre.fr/2017/10/rafale-vs-f35-combat-perdu-davance/
[20]https://thediplomat.com/2017/12/the-rafale-acquisition-scandal-a-potential-threat-to-france-india-defense-relations/
[21]https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/MIELCAREK/59355
[23]https://eurasiantimes.com/rafale-jets-india-france/
[24]https://www.monde-diplomatique.fr/2018/12/MIELCAREK/59355